«Les religions sont parfois source de conflit mais parfois source de beauté lorsque les hommes décident de mettre leurs différends de côté pour agir » souligne Samir. Cependant l’interreligieux est avant tout, pour lui, un outil qui permet de dialoguer avec l’ensemble de la société pas seulement les croyants. Il note qu’en France, selon un récent sondage, un tiers de la population serait athée et un autre tiers agnostique.
L’InterFaith Tour a pour objectif, dit-elle, « d’aller à la rencontre de personnes qui créent des initiatives interreligieuses à travers le monde. Recenser ce qui se fait, essayer d’importer en France de bonnes pratiques de cohésion sociale pour améliorer le vivre ensemble », c’est, pour elle, un prolongement de son engagement associatif et interreligieux. Par ailleurs, elle souligne un changement probable de regard sur les initiatives : cinq garçons étaient partis lors de la première édition, celle-ci rassemble trois filles et un garçon.
Israël Mensah, vice président, se réjouit de la référence au Train de la Mémoire qu’il a contribué à lancer, engageant les jeunes à « toujours lier dialogue interculturel et dialogue interreligieux, chacun d‘eux contenant l’autre ».
Le travail académique de la première équipe sera, cette fois, plus journalistique pour faire connaitre ces initiatives avec de nombreux reportages, des articles et des infographies facilement partageables sur Internet. L’objectif est de faire prendre conscience de la richesse des initiatives et de leur diversité dans le monde.
Nous sommes d’accord pour ne pas être d’accord...
Au cours des échanges avec la salle, Samir AKACHA ajoute : « Nous agissons ensemble au nom des valeurs de solidarité et d’échange. COEXISTER intervient dans les collèges et lycées pour déconstruire les préjugés antisémites, islamophobes, racistes. C’est un tout : Nous sommes d’accord pour ne pas être d’accord. Il ne s’agit pas de rechercher un syncrétisme mais de rendre plus sûre sa propre conviction, afin de pouvoir échanger avec l’autre dans le respect pour ne pas vouloir le changer mais se nourrir de ses différences. Personnellement, j’ai l’impression de devenir un meilleur musulman au contact de juifs, de chrétiens, d’athées et d’agnostiques parce qu’ils me posent des questions que des musulmans ne me poseraient pas, parce qu’elles leur paraitraient une évidence. Ce qui exige une recherche dans les textes, leur contexte, l’histoire et la sociologie. Coexister est un groupe qui fait chercher en soi et ailleurs pour former une sorte de communauté ».