Après en avoir rappelé les caractéristiques géographiques et culturelles, à 140 km seulement de l'Europe, au confluent de l'Orient et de l'Occident, Mme BENSEDRINE a qualifié la Tunisie de “pays consensuel, animé d'une tradition de dialogue et d'ouverture sur les autres peuples et les autres religions”.
Lilia BENSEDRINE a retracé le cheminement de la révolution tunisienne, avec ses espoirs et ses dérives. "Le prix de la démocratie a été payé en termes de sang" constate-t-elle, portant sur l’épaule l’écharpe avec laquelle ont défilé les personnes qui ont accompagné le cercueil de Mohammed Brahmi, dernier opposant politique victime d’attentat, elle observe que la démocratie est un processus difficile.
Elle dit cependant sa joie et sa fierté, partagée par les Tunisiens, de l'adoption de la constitution tunisienne deux jours plus tot, à une très grande majorité (200 voix sur 216). Cette constitution consacre, pour la première fois dans les pays arabes, tous les principes démocratiques reconnus par les grandes nations. Elle est, à ses yeux, révolutionnaire et éminement démocratique. Ce texte instaure, en effet, l'égalité de l'homme et de la femme. Les acquis de la femme y sont non seulement préservés mais consolidés, précise Lilia BENSEDRINE.
Elle a illustré son propos par la lecture de l’art 46 du texte : "l'Etat s'engage à protéger les droits acquis de la femme, les soutient et œuvre à les améliorer; l'Etat garantit l'égalité des chances entre la femme et l'homme pour assurer les différentes responsabilités dans tous les domaines. L'Etat œuvre à réaliser la parité entre la femme et l'homme dans les conseils élus.L'Etat prend les mesures nécessaires afin d'éradiquer la violence contre la femme. La Constitution pose le caractère civil de l'Etat, le suffrage universel, l'interdiction des traitement inhumains et dégradants, et la liberté de conscience et de croyance” C’est la première fois, dit-elle, dans le monde arabe”